Des offres d'emploi illégales !!!
Voilà un vieux dossier, mais une pratique encore courante pour Pôle Emploi:
http://cgtchomeursrebelles56.blogspot.fr/2013/11/dossier-special-offres-demploi-du-pole.html
Patrice
Recours par Pôle emploi aux opérateurs privés.
On y est toutes et tous passé.
On a pas attendu la Cour des comptes pour se faire une idée précise de l'efficacité de telles mesures.
On aurait sans doute mieux fait de redistribuer ces crédits aux plus démunis plutôt que d'engraisser des opportunistes et des avertis.
- Un dispositif en repli et insuffisamment piloté.
- Des conditions de mise en œuvre insatisfaisantes.
- Un processus de sélection et un contrôle qualité insuffisamment performant.
- Des résultats décevants.
Voilà les conclusions, politiquement correctes, d'une étude de la cour des comptes.
Je compte sur vous pour informer ici les Politiques de vos propres expériences et de vos propres conclusions.
Patrice
Dans la peau d'un chômeur de plus de 50 ans
"Dans la peau d'un chômeur de plus de 50 ans", est-ce que ça peut changer ?
Louise Fontana | 16 octobre 2013
Le journaliste Gilles de Maistre s’est glissé dans la peau d’un chômeur senior pendant 8 mois. Il en a tiré un excellent documentaire "Dans la peau d’un chômeur de plus de 50 ans", diffusé le 8 octobre sur France 5. Une très bonne occasion pour Keljob de continuer le débat ouvert avec ce film.
Le journaliste Gilles de Maistre voulait dénoncer la discrimination à l’embauche dont sont victimes, tous les jours en France, des milliers de candidats de plus 50 ans. Il s’est donc armé d’une caméra cachée et d’un faux profil de commercial à la recherche d’un job. De cette immersion, qui a duré 8 mois, est né le documentaire Dans la peau d’un chômeur de plus de 50 ans. On y suit le parcours de Gilles de Maistre, rebaptisé Gilles Lafon, de sa première rencontre avec un conseiller Pôle emploi, à ses entretiens d’embauche avec des recruteurs qui lui disent en face qu’il est trop vieux, en passant par ses échanges avec d’autres chercheurs d’emploi seniors complètement cassés. Un film terrifiant. Nous avons voulu continuer le débat avec certains des intervenants présents dans le documentaire et également leur demander si la situation pouvait changer.
>> Gilles de Maistre a mis son documentaire en partage public, pour le voir ou le revoir, c'est par ici => https://docs.google.com/file/d/0ByoYSAcZ9fp5UUg5eGZjZThyT1E/edit?usp=sharing
Une discrimination jugée normale
« Les Français connaissent très bien la situation problématique des seniors sur le marché de l’emploi, ils sont très lucides », affirme Jean-François Amadieu, sociologue, directeur de L’Observatoire des Discriminations et auteur du livre DRH : le livre noir. Alors pourquoi rien ne bouge, pouvez-vous légitimement vous demander... Le problème, tous nos interlocuteurs le confirment, c’est que cette discrimination n’est pas perçue comme une discrimination. C’est pour cela que l’on peut voir des recruteurs dire à Gilles de Maistre sans détour, et sans honte, que son âge est un problème ! « Il y a de nombreux arguments très répandus qui légitiment cette pratique, s’insurge Jean-François Amadieu, “il est normal de recruter des jeunes” ou “quelqu'un de plus âgé ne pourra pas travailler avec des plus jeunes” »
Sébastien Bompard, associé du cabinet Taste RH et président d’À Compétence Égale, association qui fédère 63 cabinets de recrutement engagés dans la lutte contre la discrimination, avoue qu’on n’hésite pas à lui demander “des profils 30-35 ans”, dans 10 à 20 % de ses missions, alors qu’on ne lui demande plus de sélectionner un candidat sur son origine et presque plus sur son genre, homme ou femme. « Face à ce type de demande, j’emmène tout de suite mon client sur le terrain des compétences et je l’interroge pour savoir ce qu’il entend derrière l’idée de 30-35 ans », explique-t-il. Un réflexe professionnel, bien loin des pratiques que l’on peut observer dans le documentaire de Gilles de Maistre.
Le reflet d’UNE réalité
« En regardant Dans la peau d’un chômeur de plus de 50 ans, j’ai été frappé par le faible niveau des recruteurs qui y sont représentés. C’est une réalité, mais il ne faut oublier qu’il y a des cabinets qui se bougent pour faire évoluer le métier », rappelle Sébastien Bompard.
Gilles Mirieu de Labarre, président de l’association Solidarités Nouvelles face au Chômage, pointe également le risque d’une vision caricaturale du marché du travail des seniors via ce documentaire. « Ce film exprime une certaine réalité, les “ils sont plus chers et moins efficaces” qu’on entend si souvent, mais il y aussi des entreprises qui changent et qui réalisent qu’elles ont besoin de recruter des seniors pour être en phase avec leur clientèle. Il y a des portes qui peuvent être ouvertes, assure-t-il.»
Y a-t-il des solutions ?
Si la discrimination liée à l’âge sur le marché du travail n’est plus à démontrer, nous avons voulu savoir si certains acteurs portaient des pistes pour la combattre. Olivier Las Vergnas, directeur de la Cité des métiers de La Villette à Paris défend l’idée de la représentation des chômeurs dans les institutions : « il ne faut plus qu’il y ait de coupure entre les chômeurs et ceux qui décident. Ils pensent pour d’autres sans savoir ce qu’ils vivent. Il faut qu’on aille vers un mode de gestion plus participative de nos instances ».
Gilles Mirieu de Labarre milite pour changement du regard de la société sur le chômage : « il faut faire évoluer les mentalités. On pourrait commencer par la sémantique et oublier le terme de demandeur d’emploi au bénéfice de chercheur d’emploi, qui est bien plus proche de la réalité. Il faudrait aussi apprendre à parler des belles histoires qui sont nombreuses sur le marché du travail. » Et le directeur de l’association Solidarités Nouvelle face au Chômage montre l’exemple en nous parlant d’une professionnelle de la communication de 61 ans qui a suivi un accompagnement serré et a réussi à retrouver un job…en CDI !
En tant que président de l’association À Compétence Égale, Sébastien Bompart a une idée très claire de la stratégie à mettre en place pour sortir de ce fléau de la discrimination à l’âge. Des actions de communication positive évidemment, mais aussi de la pédagogie. « En tant que professionnel, c’est notre rôle de prêcher la bonne parole. Nous devons former toutes les parties prenantes : recruteurs, entreprises et chercheurs d’emploi. Il faut que tous comprennent qu’on est senior par rapport à la connaissance d’une fonction et pas par rapport à un âge. »
Les solutions pour s’en sortir individuellement
Mais en attendant que la lutte contre la discrimination liée à l’âge devient un sujet de préoccupation nationale, comme l’est aujourd’hui l’emploi des personnes handicapées ou l’égalité homme-femme, les chercheurs d’emploi seniors doivent agir et réagir. Car, oui le sentiment de discrimination a des effets sur leur recherche d’emploi. Sébastien Bompard nous rappelle la toute récente étude du Défenseur des Droit et de l’Ifop qui indique que 46 % des chercheurs d’emploi qui se sont sentis discriminés ont abandonné ou remis à plus tard leur recherche.
Pour ne pas se laisser enfermer par ce sentiment de discrimination, les candidats peuvent se faire accompagner. On voit dans le documentaire de Gilles de Maistre qu’il existe de nombreuses structures pour briser la solitude. C’est primordial car elle s’installe très vite chez les chercheurs d’emploi seniors. « Avec notre accompagnement par un binôme, on casse le cercle vicieux de la non-parole, on leur redonne la parole», explique Gille Mirieu de Labarre. Même son de cloche à la Cité des Métiers de la Villette où une des formatrices de l’atelier 45+ entend régulièrement les chercheurs d’emploi exprimer les bienfaits qu’ils ressentent rien qu’à écouter et à parler avec des gens qui sont dans la même situation qu’eux.
Sébastien Bompard conclu en recommandant aux candidats d’oublier leur âge : « ils doivent réfléchir en termes de compétences et apprendre à mettre en avant leur expertise. Il ne faut pas que les seniors s’autodiscriminent. »